Gilbert Mouëllic va mettre un terme à 42 ans d’une carrière d’élu au service du Comité départemental du Morbihan d’abord, dès sa création puis comme Président et à partir de 1992, du Comité de Bretagne. Arbitre national depuis 1980, il a œuvré sur toutes les plus grandes courses françaises, dont le Tour de France (quatre participations),le Tour de l’Avenir (six participations) Paris Roubaix (six participations) Tour de la Communauté Européenne (5 participations) Sociétaire de l’UC Pays de Plouay, il va continuer de « prêter son concours ponctuellement ».
Quel est votre sentiment au moment de quitter vos fonctions ?
Gilbert Mouëllic : « Je pars avec le sentiment du devoir accompli. Je n’ai pas de regrets et je suis content d’avoir œuvré pour le développement du cyclisme breton. Ce fut une période intense, riche en émotions. Je me suis investi comme je le devais.Je pense avoir été entier dans mon action. À partir du moment où on donne sans compter, on peut être fier de ce qu’on a fait. »
Quelles étaient vos fonctions ?
« Je suis élu du Comité depuis 1992. J’ai eu en charge la formation des arbitres,dirigeants et des signaleurs motards sécurité. Je me suis interrompu volontairement pendant quatre ans et je suis revenu en 2012 sur la liste de Didier Marchand. Je suis vice-président délégué chargé du développement et de la cohésion avec les comités départementaux. Je suis porté sur le travail de dossiers. J’ai travaillé sur la modification des statuts et du règlement intérieur du Comité,la rédaction du Projet sportif territorial, l’établissement des dossiers CNDS et avec l’Agence nationale du sport. J’ai également participé à la rédaction du projet du vélodrome de Loudéac par exemple. Bien que prenant, c’était très passionnant. »
Que retenez-vous de votre carrière d’arbitre ?
J’ai démarré avec la génération Bernard Hinault que j’ai rencontré à plusieurs reprises quand j’ai fait le Tour de France. J’ai participé à mon premier Tour en 1981 en tant que commissaire dans les voitures de directeur sportif. À cette époque, les coureurs étaient plus accessibles pour le public. C’est un constat. Le cyclisme s’est professionnalisé et c’est aussi ce qui fait sa force. En 1983, je suis revenu au Tour comme commissaire moto. Nous étions plus autonomes,donc plus efficaces et plus indépendants qu’en voiture.
Comment a évolué l’arbitrage ?
Les commissaires des années 70 étaient plus intransigeants. Aujourd’hui, l’approche est différente avec plus d’écoute envers les coureurs et les directeurs sportifs. Les moyens de contrôle sont aussi différents pour le suivi des épreuves, avec la vidéo notamment. La Bretagne reste une région forte de l’arbitrage, en quantité et en qualité, mais il est primordial de rajeunir la pyramide..
« LE VÉLO C’EST MA DEUXIÈME FAMILLE »
Pourquoi arrêter ?
Il faut savoir raccrocher à un moment et faire confiance aux jeunes. Je suis d’un naturel optimiste et consensuel, ça m’a aidé à rester longtemps dans le cyclisme. Le cyclisme a toujours su rebondir. Il faut avancer et conserver cet état d’esprit. Les dirigeants actuels l’ont bien intégré, je leur fais confiance. Nul n’est indispensable mais chacun est utile. Je garderai d’excellents souvenirs de ces 24 années passées au Comité de Bretagne de Cyclisme sous les présidences de Jean Thèze, Joseph Gueguen et Didier Marchand. Dans le cadre de mes différentes activités, j’ai apprécié la collaboration avec les collègues élus, les salariés, et bien évidemment l’ensemble des clubs, organisateurs et coureurs qui sont les forces vives du cyclisme breton, à ce titre je tiens à les remercier. Je n’oublierai pas les bonnes relations de travail avec les différentes institutions quelles qu’elles soient pour les échanges et leur soutien au cyclisme breton. Je retiendrai particulièrement les deux derniers mandats avec le Président Didier Marchand avec qui j’ai étroitement collaboré.
Je mentionnerai les orientations importantes prises dans le cadre du Projet de développement du Comité de Bretagne de Cyclisme. Ce projet de territoire cohérent et pertinent, résultat d’une étroite collaboration et d’une large consultation entre les acteurs du cyclisme breton, nous a permis de mettre en œuvre des actions importantes. Parmi celles-ci, la structuration et la modernisation du Comité de Bretagne de cyclisme. Il convient de reconnaître aujourd’hui que les résultats découlant de ces projets sont en corrélation pour la grande majorité. J’encourage la prochaine équipe qui sera élue pour la prochaine mandature, d’assurer la continuité et la pérennité des projets en cours .
Et maintenant ?
Je reste fidèle à mon club de l’UC Pays de Plouay. Je vais prendre du recul , assouvir d’autres passions, sans toutefois m’arrêter, je vais prêter mon concours ponctuellement à la demande des dirigeants. La passion du cyclisme reste ancrée en moi. Quand je retournerai sur les circuits, j’aurai le plaisir de retrouver les gens du vélo. Le vélo c’est ma deuxième famille.